formulaire d'intro Type du sujet : [] Flash-Back [x] Présent Date du rp : mardi 16 septembre Météo (approximative) : ciel gris, air humide, il na pas plu depuis deux jours. Matin, après-midi, soir : matin Statut du sujet : [] libre [x] privé Statut du rp : [x] en cours [] terminé

Son téléphone avait sonné, bien avant que le soleil ne se lève. Il n’avait pas eu besoin de regarder l’écran, pour savoir qui l’appelait. Il n’y avait qu’une personne qui connaissait son numéro, et qui était assez matinale pour le contacter. C’était Sue. Malone répondit, la voix ensommeillée, les yeux encore fermés par le repos dont il venait d’être extrait. Pour une fois qu’il avait trouvé un nid douillet et qu’il dormait paisiblement. Mais il ne pouvait pas faire l’enfant mal élevé en présence de Sue, surtout puisque c’était elle qui l’avait éduqué. Il écouta donc les propos du Kitsune, qui avait très certainement une bonne raison pour le contacter. C’était toujours comme ça, sinon, il serait passé la voir, comme il le faisait, une fois par semaine, en moyenne. La nouvelle n’avait pas tardé, après plus de 900ans d’existence, sa compagne de toujours ne s’attardait plus sur les formules faites et surfaites. Etonnant venant d’une japonaise, il songea. Soit. Il n’avait pas le temps de conter fleurette. Sue avait des informations à propos d’un raid de chasseur et Malone, en bon poulet messager qu’il était, ne pouvait que transmettre l’avertissement à ses semblables.

Il avait donc abandonné son coin au sec et à l’abri du vent, enfilant un simple pull et s’emparant de son sac remplis de son matériel de tag. Il avait vadrouillé dans la ville endormie, croisant les ombres de quelques vampires et autres créatures nocturnes qui retournaient se terrer à l’abri du soleil, pour trouver l’endroit parfait, où les principaux intéressés auraient le message le plus rapidement, et le plus clairement possible. Il aurait été dommage que son dessin soit mal interprété, n’est-ce pas ? Finalement, il s’était installé aux pieds d’un complexe d’appartements, profitant du lever du soleil pour choisir quel mur subirait son élan artistique matinal. Quand il eut choisi le support idéal, orienté plein ouest, Malone déposa son sac, dans lequel il farfouilla quelques secondes, à la recherche de son masque, pour le bienfait de ses poumons (ce n’était parce qu’on renaissait de ses cendres que Malone ne faisait pas attention à sa santé). Il l’enfila et sans perdre une seconde, commença à recouvrir le mur de peinture fraiche.

Malone ne perdait pas de temps, il aurait été dommage qu’il se fasse attraper pour dégradation. Si ça ne lui posait pas de problème moral, et qu’en plus, la case prison lui assurait un repas chaud, ce serait les heures qui défileraient, avant d’être relâché - qu’est-ce que les forces de l’ordre pouvaient faire d’un sans-papier ? – et ça, il ne pouvait pas l’accepter. Il voulait finir son chef d’œuvre avant d’être pris la main dans le sac. De manière générale, un beau sourire suffisant à chasser les ménagères anxieuses, mais il y avait toujours une bonne âme pour prévenir les forces de l’ordre. Ainsi, il s’activait tranquillement, laissant les coups de bombonnes noirs dessiner les premiers traits, avant de colorer les formes, qui, coloris après coloris, détails après détails, deviendraient un beau loup, qui hurle à la lune. Oh, il n’y avait rien de très précis dans tout cela, il avait même raté la posture de l’animal, qui se tenait plus sur ses pattes arrière. Il entendait déjà les protestations des lycans, qui s’offusqueraient de si peu d’exactitude dans le dessin. Eh, il n’allait tout de même pas écrire en grand ‘attention, attaque de chasseurs’. Il repasserait pour la distraction.

Les premiers travailleurs quittaient leur chez-eux, s’éloigner du complexe en voiture. Malone n’eut aucun mal à deviner les regards curieux de certains, pendant qu’il continuait son travail, ajoutant au tableau un chasseur, dans les plus grands stéréotypes au monde. Chapeau de cow-boy, fusil, cigarette, mine patibulaire. Il se recula de quelques pas, observant le travail presque fini, songeant que c’était assez explicite. Cela passerait comme un sursaut artistique pour les humains. Quant aux créatures intéressées, cela aurait un tout autre sens.

Malone, en artiste inspiré, n’avait pas senti la menace venir. Ce n’était pas son don, il n’avait pas un instinct animal qui lui permettait de deviner les dangers. Non, il avait l’extrême honneur de se les prendre en pleine figure quand ils décidaient de venir le saluer. Ainsi, occupé à peaufiner les détails de sa représentation murale, concentré sur le décore, il ne sentit que trop tard la main violente qui lui fit raté son trait de peinture, se rependant sur le chasseur grossièrement représenté, qui, à présent, était recouvert d’une ligne verte foncée. Il aurait pris la peine de râler, s’il ne fut pas planté contre le mur, rencontrant des yeux jaunes de prédateur. Uh oh. Le phœnix était en mauvaise position. Cela ne voulait pas dire, pour autant, qu’il aurait une réaction censée. Non, loin de là. Male abaissa le masque sur son cou, ne retenant pas un petit rire, qui contrastait parfaitement avec le grognement de la jeune femme. « C’est que tu pars au quart de tour, toi. » Il s’était exprimé avec un grand sourire, ne pouvant cacher son amusement de la situation. Oui, il avait parfois du mal à reconnaitre le danger dans pareille situation. Mais pour Malone, aucune créature ne représentait une menace. Ils étaient tous frères et sœurs, en quelque sorte.

Même si sa supposée sœur du moment était sur le point de lui arracher la gorge. Ah, ces lycans, ils avaient toujours le sang chaud… et dire que c’était lui le phœnix. Soit. Il porta ses mains à la poigne de l’inconnue, ne cherchant pas à forcer ses mains, Malone était bien conscient qu’il n’aurait jamais l’avantage physique sur cette espèce. Alors, à la place, il gardait son sourire de gamin, ne franchissait pas devant le regard de tueur de la jeune femme. C’était un malentendu et il avait bien l’intention de le régler. « Je ne suis pas un chasseur, sinon, penses-tu que j’aurais vraiment pris la peine de faire un graffiti à la vue de tout le monde ? Autant me dessiner une cible dans le dos. » Eh oui, dans cette position improbable – c’était qu’elle commençait à lui faire mal, la dame – il pensait qu’une petite parole serait suffisante pour se nettoyer de tous soupçons. Il avait bien le droit de rêver un peu, enfant innocent. « Tu veux bien me lâcher, s’il-te-plait ? » & ne jamais oublié la politesse, en toute situation. C’est qu’il avait été bien élevé, l’oiseau. Il ne perdait pas son expression calme et amusée, ne cherchant pas à presser, ni agacer la lycanthrope. Peut-être commencerait-il à s’inquiéter quand il verrait des crocs, mais en attendant, il espérait qu’elle prendrait conscience de ses paroles… Si elle voulait bien les croire. Le scepticisme était bien là son grand ennemi du jour.

Malone était un grand pacifiste, ça ne faisait aucun doute. Il préférait les solutions diplomatiques, et plus longues, que d’en venir à ses poings. Déjà parce qu’il n’était pas très doué pour se battre, de manière générale, et que, aussi, il ne voyait pas l’utilité à ce que les différentes créatures se tapent dessus, alors qu’ils avaient un ennemi commun. Enfin, sa patience devait être certainement un luxe qu’il pouvait s’accorder, quand l’immortalité était déjà en sa possession. Ce fut donc pour cette raison qu’il ne cherchait pas à brusquer le lycan qui le tenait entre ses griffes et restait parfaitement calme. Parce que, il n’y avait aucun moyen que ça finisse en un bain de sang en plein milieu de cette zone résidentielle, où des témoins pourraient surgir au moindre moment. Et sa technique eut son petit effet, alors qu’il ne pouvait pas vraiment empêcher son sourire mutin de pointer sur ses lèvres en lisant la confusion passagère chez l’inconnue qui le tenait toujours fermement plaqué contre le mur. Il commençait à avoir un peu mal au dos, mais se plaindre n’aurait pas fait avancer les choses et Malone, vraiment, voulait rester en un seul morceau pour aujourd’hui.

Finalement, la prise sur son col s’affaiblit et Male fut capable de respirer plus facilement. « Merci bien ! » ajouta-t-il, de son ton enjoué, tandis qu’il restait toujours à porter de crocs de la louve, prête à lui sauter à la gorge au moindre moment, il n’en doutait pas une seule seconde. « Tes paroles ne sont pas stupides loin de là ! » Il lui adressa un sourire rayonnant. Tout en remettant sa veste en place, il se tourna vers sa pseudo œuvre, en même temps que les paroles de la jeune femme tombait dans son oreille. « Mais alors explique-moi pourquoi faire un tel dessin ?! » L’incompréhension faisait toujours cet effet-là, et vraisemblablement, elle n’était pas coutumière au monde de la nuit, si elle ignorait ce que ça voulait dire. Heureusement, Malone était de bonne humeur. « A ton avis ? Si je ne cherche pas à attirer l’attention des chasseurs, de qui, alors ? » La jeune femme était déjà une part de la réponse, à elle-même. Et puisque Malone passait rarement à côté d’un petit défi intellectuel, il ne faisait que donner une réponse partielle à la lycanthrope.

Il observa les dégâts de sa soudaine rencontre avec sa fresque murale, constatant que le décor en avait légèrement pâti, une petite grimace sur le visage. Rien d’irréparable. Il jeta un coup d’œil vers la jeune femme, absolument pas sur ses gardes. « Je suis un messager, c’est comme ça que je fonctionne. » Il désigna son graffiti des mains, presque fier. « Et vu comment tu m’as sauté à la gorge, j’imagine que tu n’es associée à aucun clan, non ? » De manière générale, toute la petite communauté fantastique de Perth était au courant des activités de Malone, sauf pour ceux arrivés récemment, sur les dernières années. Mais le phœnix ne pouvait pas le prendre mal, faire de nouvelles rencontres était toujours une occupation qu’il appréciait.

Malone prenait toujours un plaisir enfantin à regarder la perplexité s’installer cher ceux qui n’étaient pas initiés. Certes, la jeune lycanthrope avait déjà un pied dans le plat, puisqu’elle était dotée de la force du loup. Mais ce n’était pas parce qu’elle montrait ses crocs qu’elle avait quelqu’un à qui dédier sa morsure. En gros, le phœnix avait rencontré beaucoup de loups solitaires, qui préféraient la tranquilité d’une vie en célibataire, que de suivre un chef, un clan. Et celle-ci devait en ignorer beaucoup, sur tous les autres lycans qui étaient installés à Perth. Soit, Malone ne pouvait pas lui en tenir rigueur pour l’avoir sauté à la gorge en ignorance de cause. Il savait parfaitement que passer l’éponge lui permettait de vivre plus longtemps que de nourrir une rancune stérile. Alors, il restait là, tranquillement, à observer la jeune femme, toujours son sourire de gosse sur les lèvres. « Un messager ? Il y en a beaucoup comme toi ? » Son sourire s’élargit un peu et Male haussa simplement les épaules. Il ne savait pas. Cela avait été une fantaisie de Sue et de lui, d’occuper ce rôle, quand ils étaient arrivés ici. Et vu comment leur business fonctionnait bien – oui, appelons ça comme ça – il doutait qu’il y ait beaucoup de poulet messager.

C’était un métier à risque, aussi. « Ce n'est pas très discret comme moyen de taguer les murs non ? » Malone eut un petit rire, se grattant la pommette. Il jeta un coup d’œil à son œuvre, avant de regarder les alentours, suivant du regard les quelques personnes qui passaient, sans s’arrêter. « Ah bon ? Pourtant, plus c’est évident, moins les gens le remarquent. Pour la plus grande partie, ça ne sera que du street art. Ou alors du vandalisme. » Il fronça faiblement les sourcils, se rappelant de son dernier saut en prison. Certaines personnes pouvaient être si têtues, pour ne pas reconnaitre du talent quand ils en avaient un en face d’eux. « Un clan, non je suis neutre, comme la Suisse. » Malone accueillit la remarque avec un mince sourire. Il n’était jamais allé en Suisse, et connaissait très peu à ce sujet, mais le fait que la lycane s’affiche comme neutre était suffisante. Beaucoup pensaient qu’en ne choisissant pas d’alignement, ils auraient la vie tranquille. Ce qui était souvent le cas. Malone, lui, aimait le petit côté d’aventure de son statut de messager. Ça lui permettait de discuter avec plein de personnalités différentes, et toujours si intéressantes, comme cette jeune femme.

Une main fut tendue vers lui et Male la regarda un instant. « Je suis désolé de t’avoir heum, de t’avoir agressé, enfin plaquer contre le mur ! Je m’appelle Scarlett. » Avant de sourire de toutes ses dents, attrapant la main qui lui était tendue, serrant vigoureusement. « Excuses acceptées. Malone. » Il relâcha la main de Scarlett, son humeur s’étant illuminé un peu plus, ce qui fit qu’il était un peu plus curieux envers la jeune lycanthrope. « J’espère juste que tu ne réagis pas comme ça sur tout le monde. » Il échappa un petit rire. « Ça fait longtemps que tu es un loup-garou ? »

Finalement, Malone arriverait à bien s’entendre avec la louve qui l’avait pris par surprise. C’était justement ça qu’il aimait, dans la rue, les rencontres inopinées, qui lui offraient la possibilité d’en apprendre plus sur le monde qui l’entourait. Le phœnix avait beaucoup de mal à comprendre cette époque, où les humains s’enfermaient dans un enveloppe d’informatique, se cloisonnant des contacts avec les autres. Oh, il ne parlait pas des appels, des mails, et de tout le reste, mais bien de l’échange de vive voix, de sentir la personne à côté de soi, échanger des regards, des tensions. Il passa une main dans sa barbe naissante, souriant à Scarlett, qui avait beau être une part de ce monde, semblait en ignorer quelques parcelles. Il n’y avait rien d’étonnant, l’univers était tellement plus vaste qu’il n’y laissait paraitre. Et même avec beaucoup d’imagination, il n’était pas impossible de découvrir des choses totalement inattendues. « Heum non bien sûr que non, c’est-à-dire que c’est bientôt la pleine lune et que je suis un peu nerveuse en fait. » Male sourit, apaisé. Oui, il était familier avec les sautes d’humeur de certains lycans. Même si les plus vieux maitrisaient cet inconvénient naturel plutôt bien. Il n’empêchait que la Lune restait le catalyseur de tous les loups.

« Sinon j’évite d’agresser les gens de cette manière. » Cette fois-ci, il échappa un petit rire, remettant sa veste en place. Il se pencha pour ramasser la bombe qu’il avait lâché, pour la refermer. Le monde commençait à affluer et il ne voulait pas qu’un honnête citoyen reporte son talent à la police. De toute façon, la peinture était presque sèche, et les quelques dégâts de sa rencontre avec le mur ne pouvait que donner un peu plus de mouvement au tableau. « J’espère bien, ce n’est pas l’idéal pour se faire des amis. » C’était une plaisanterie et ça s’entendait dans le ton chaleureux de sa voix, qu’il ne tenait pas rigueur du comportement de Scarlett et qu’il ne se permettait pas de juger le comportement de la louve. Lui, il surveillait la rue, pas les habitants. « Longtemps, bha oui vue que j’ai toujours été comme ça, je suis née avec ça ! Je suis loup-garou depuis toujours ! » Il esquissa un sourire, ne quittant pas le mur des yeux. Les joies d’être né avec ça dans le sang. Il connaissait plutôt bien. Puisqu’il était une créature depuis bien plus longtemps que cette incarnation ne lui permettait de s’en rappeler.

« Et toi qu’est-ce que tu es ? » Il tourna sa tête vers Scarlett, veillant d’un coup d’œil que personne ne s’attardait sur eux. Il n’était pas paranoïaque, mais sa vie passée à voyager lui avait appris à être méfiant des autres, de ceux qui paraissaient normal. Ca avait l’air d’elle. « J’suis un phœnix. Immortalité et tout le reste. Enfin, immortalité… T’as déjà vu Harry Potter ? C’est pareil. » Bonjour la référence, mais au moins ne se présentait-il pas comme un poulet qui renaissait de ses cendres. Malone continua de ranger son matériel, emballant le tout dans son grand sac, qu’il posa sur son épaule. « Bien, je t’offre un café, ou c’est trop de caféine pour la phase lunaire ? » Il offrit un mince sourire, tranquille. « Ou tu veux te changer, d’abord ? » Pas qu’il doutait que les vêtements de sports soient inconfortable, mais il doutait que Scarlett passe sa journée en jogging.