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 Raise your glass ▬ Keir

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Raise your glass ▬ Keir Vide
MessageSujet: Raise your glass ▬ Keir   Raise your glass ▬ Keir EmptySam 25 Oct - 23:12






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Type du sujet : [] Flash-Back [x] Présent
Date du rp : Ici, vous noterez la date à laquelle se déroule votre sujet
Météo (approximative) : Un léger vent souffle sur la ville
Matin, après-midi, soir : Soir
Statut du sujet : [] libre [x] privé
Statut du rp : [x] en cours [] terminé (à changer dès que vous terminez votre sujet pour qu'on puisse le verrouiller. Merci Raise your glass ▬ Keir 1115564037 )



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Raise your glass ▬ Keir Vide
MessageSujet: Re: Raise your glass ▬ Keir   Raise your glass ▬ Keir EmptySam 25 Oct - 23:23


La nuit était tombée depuis deux bonnes heures lorsque Kanaan décida de finalement sortir. Son appartement était resplendissant, tout était propre, rien ne dépassait d'un centimètre. Sur le mur face à la cuisine, des photos étaient accrochées au mur, des post-its où étaient écris des indications à son égard si jamais elle venait à oublier quelque chose de nouveau. Des adresses. Des numéros de téléphone. Des photos de gens qu'elle avait connu. Des pages de son journal intime. Ainsi, elle avait découvert, ou plutôt redécouvert, ses fiançailles, le décès de son être aimé, sa descente en enfer, son addiction pour le tabac. Bizarrement, son addiction n'avait pas disparu avec l'accident, son corps en restait entièrement dépendant. Ce qu'elle peinait à comprendre.
Cela faisait quelques mois déjà que son accident était arrivé, mais ne sortant pas de son mutisme, elle trouvait des difficultés à se reprendre en main. Elle avait reprit sa place en tant que libraire et bien qu'elle savait toujours parfaitement lire, beaucoup des auteurs contemporains lui étaient entièrement inconnus. Elle avait cependant essayé de se remettre à jour au niveau des actualités, mais elle était complètement perdue. Elle avait tenté de se remémorer des instants perdus, mais quoi de plus difficile lorsque l'on a aucun idée de l'identité de la personne, de son visage. Elle était perdue. Et son ermitage ne l'aidait pas plus. Ainsi, ce soir là, habillée d'un simple jean et d'une paire de baskets, elle décida de prendre l'air. Elle ne savait pas si cela était une habitude pour elle et pourtant, elle voulait redécouvrir ces choses à sa manière. Cependant, elle craignait d'être perdue. A peine arrivée dans la rue, elle commençait déjà à ressentir un début de panique, ses mains tremblant dans ses poches. Elle se sentait coupable, mais de quoi ? Elle n'en avait aucune idée. Elle baissa du regard et continua à marcher dans la rue.
Trente minutes après, adossée à un comptoir de bar, elle redécouvrait la chaleur de la liqueur le long de son corps, quelle sensation réconfortante. Ainsi, elle oubliait tous ses soucis. A chaque goulée, elle suivait d'une taffe de cigarette. Ses paupières à moitié fermées, le monde tournait autours d'elle, les pensées entièrement embrumée par la fumée de cigarette, elle se perdait dans ses pensées dispersées, marmonnant des mots inintelligibles. Luke. Cancer. Feu. Cendre. Mort. Ces mots lui revenaient sans cesse en bouche. Elle était perdue, elle se sentait de nouveau lamentable.
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Raise your glass ▬ Keir Vide
MessageSujet: Re: Raise your glass ▬ Keir   Raise your glass ▬ Keir EmptyDim 26 Oct - 12:55




Imbécile. Idiot. Taré. Les mots vont-et-viennent dans ton esprit fatigué de cette journée éternelle. La cigarette entre tes lèvres se consument seule, sans ton aide, tu es bien trop captivé par le centre de ta main, accueillant pour l'occasion une belle déchirure. Une coupure dont tu te sera bien passé, n'est-ce pas ? Tu as essayé de secouer ta paluche blessée dans tous les sens, avec l'espoir fou qu'elle disparaîtrait comme par magie, cette balafre indigne de tes talents. Toujours là. La douleur, tu t'en contrefiches. Comme bien souvent, tu ne l'as dit à personne. Tu veux toujours te débrouiller seul alors hors de question d'impliquer une autre personne dans ta petite histoire. Keir, tu n'y connais rien en médecine, un domaine de plus que tu ne maîtrises absolument pas. Il suffit de voir le bandage approximatif que tu t'es toi-même affligé. Il enveloppe ta main de manière totalement chaotique sans réellement s'attarder sur l'endroit en sang. Tu es comme ça depuis deux heures alors que la nuit est tombée depuis le début de ton errance nocturne. Tu n'as pas envie que quelqu'un au cirque remarque ta bourde et t'accables de questions inutiles. Comment est-ce arrivé ? Toi, Keir ? Les gens reconnaissent ton talent et te respectent principalement pour ça. Alors tu n'as pas envie d'être confronter aux regards curieux. S'ils savaient, Keir. Ce n'était qu'une petite erreur inattention. Toi, l'homme concentré. L'homme qui ne vit qu'au travers des couteaux qu'il lance ou des flèches qu'il tire. Tu as simplement été effrayé, Keir. Alors que la nuit pointait le bout de son astre lunaire, tu étais toujours entrain de lancer ton couteau favoris sur une cible d'entrainement, juste à côté de ta caravane. De ton chez-toi pittoresque que personne ne t'envie. Pourtant, tu te sens réellement toi lorsque tu es près d'elle. Tu sais qu'à tout moment, tu peux t'enfuir avec tous les biens que tu possèdes - si peu soient-ils - et cela te rassure, toi, le loup solitaire. Tes doigts agrippèrent ta lame tranchante, une énième fois, prêt à la projeter en plein milieu du rond rouge, déjà percé de nombreuses fois. Simplement, une impression te paralysa le corps. Tu avais le sentiment d'être observé, par des yeux perçants et sanguinaires. Tu détestais les histoires de ce genre. Et ce n'est qu'un banal klaxonne qui te fit sursauter de frayeur, lâchant ton couteau par la même occasion, ce dernier se chargea de trancher la paume de ta main dans sa chute vertigineuse. Toutes les insultes que tu hurlais n'étaient qu'à demi-murmure, et tu endurais la mécréante douleur, diable était-elle.

Te voilà, dans les rues d'une ville que tu n'aimes pas tant que cela. Une bouteille de whisky totalement gâché et déversé sur ta blessure en quête d'une désinfection pour le moins précaire. Dois-tu rajouter une paranoïa excessive à la liste de tes défauts ? Une excuse de plus pour un être qui ne veut pas s'accrocher aux autres. La méfiance n'a jamais pris tes entrailles et pourtant, tu te sentais bel et bien épié, quelques heures auparavant. Deviens-tu tout simplement fou ? C'est ta première conclusion. L'animal en toi, cette force que tu maudis, atteint finalement ton cerveau d'humain ignorant. Tu n'as plus envie d'y penser. Tu n'as plus d'alcool chez toi. Tu préfères donc te retrouver devant cette porte que tu ne connais que trop bien. Celle d'un bar. Tu n'es pas un habitué, contrairement à ce que ton apparence peut faire croire - Habillé avec une veste en jean sans manche, laissant tes bras à l'air libre et un pantalon troué, on est sûrs et certain que tu ne sors pas d'une soirée de millionnaires - Tu n'aimes pas les endroits dans ce genre mais tu te forces, par moment. Ecouter les poivrots, observer les gens vivre, pendant que tu oublies qui tu es dans un coin, ce n'est franchement pas si mal. Tu craches ta clope - n'étant plus qu'un maigre mégot à présent - et tu l'écrases de ta botte noire, typiquement militaire.

Tes premières impressions sur l'endroit une fois à l'intérieur ne changent pas des fois précédentes. C'est animé, trop à ton goût. Tu entends déjà des rires qui viennent te casser les oreilles, les mégères sont de sortis comme toi. Tu dénotes immédiatement avec la populace actuelle. Bourru, le regard fuyant, tu ressembles à un animal sauvage qui découvre la civilité. Tu racles la gorge et avance de quelque pas, le regard dirigé sur le sol. Jusqu'à ce tu reconnaisses une silhouette, adossée au comptoir. Tu remarques vite qu'elle est abordée par un homme presque aussi vieux que toi et cela te fout immédiatement la nausée. Tu ne comprends ni les hommes, ni les femmes, d'ailleurs. C'est ton instinct qui te pousse à t'immiscer avec une nonchalance déroutante entre ta connaissance bibliothécaire et ce vieux dégoûtant pour qu'il cesse enfin de la regarder avec des yeux de loup affamé. Tu poses tes avant-bras sur le comptoir, lèves la main vers le barman et tu pousses sans délicatesse le client avec ton épaule droite, qu'il s'en aille. Ton comportement est semblable à celui qui veut étaler sa virilité pour épater la galerie. Pourtant, tu n'es pas si calculateur. Tu essayes simplement de faire quelque chose de bien. Naïf que tu es.

▬ Un whisky sec.

Alors que tu attends ta boisson, tu te mords la lèvre inférieure, la tête baissée, n'osant pas regarder la jeune femme. Tu la connais mais tu as toujours autant de mal avec les interactions sociales. Les épaules levées, le dos plié, tu te décides finalement à tourner ton visage vers elle, observant quelques secondes son profil. Tu ne sais pas pourquoi mais tu es plus à l'aise avec Kanaan qu'avec le reste du monde. Peut-être parce qu'elle connait un de tes secrets, que tu peux être plus naturel, à ses côtés.

▬ Mademoiselle bouquin. Je pensais pas te voir ici.

Ta voix est aussi rauque que d'habitude, avec ton accent écossais qui ponctue chacune de tes phrases. Aucune émotions particulière dans le ton, tu n'es pas à l'aise avec le brouhaha ambiant. Tu t'adresses à elle de façon plutôt familière, tu l'associes à une vague amie qui t'infliges beaucoup de souffrances à coup de livre. Et puis, personne ne t'a appris les politesses, dans ta forêt écossaise.

▬ Mauvaise journée ?

Tu peux en parler toi, de mauvaise journée. Tu reçois le verre d'alcool en essayant de dissimuler ta main blessée. Tu ne discutes pas souvent avec elle, même si tu la vois régulièrement. Quelques fois par semaine, et encore. C'est déjà suffisant à tes yeux, lorsque tu te décides à aller te prendre la tête sur des lignes noires peuplant toutes les pages blanches que tu redoutes d'affronter. Votre débit de paroles est assez similaire, en réalité. C'est ce que tu apprécies le plus chez elle.


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Dernière édition par Keir Wallace le Dim 26 Oct - 20:03, édité 2 fois
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Raise your glass ▬ Keir Vide
MessageSujet: Re: Raise your glass ▬ Keir   Raise your glass ▬ Keir EmptyDim 26 Oct - 14:10


Sa tête tournait, d'ailleurs cela devait s'apercevoir, son coude gauche posé au bord du comptoir vacillait à droite, puis à gauche, cela lui donnait presque la nausée. Elle n'avait pas l'habitude d'aller dans un bar, elle le savait et pourtant, elle en avait ressenti une envie irrépressible. Lorsqu'elle était revenue à la vie cette nuit là, elle avait ressenti quelque chose de manquant chez elle, dans son fort intérieur. Elle avait tout oublié, vraiment tout. Son nom, son âge, son adresse, sa famille, rien ne lui avait été épargné à part cette envie inconnue de boire et de fumer. Boire et fumer quoi ? Bonne question, elle ne le savait pas, mais elle savait que le geste lui manquait. Un manque qui lui faisait mal au cœur et ce mal l'avait poursuivie ces derniers mois. Elle se sentait seule. Pourtant, que savait-elle de la condition d'être seule au monde ? Rien au final, puisqu'elle avait tout oublié. Et cela l'énervait et c'est pourquoi que cette nuit là, elle décida de se défouler sur l'alcool et la nicotine.
Nicotine je t'aime, pensait-elle. Tu n'es que réconfort et pourtant, derrière ça, tu me ronges, jusqu'à la moelle, jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien de ma personne. Et malgré tout, je t'aime. Elle était perdue, ce monde n'était pas le sien, elle le savait. D'ailleurs, elle savait pertinemment qu'aucun monde ne lui appartenait, rien ne lui appartenait et elle n'appartenait à rien, ni à personne. Peut-être avait-elle vécu des milliers de vies avant celle-ci, à se relever de ses cendres en ayant tout oublié, peut-être des gens pensaient à elle aux quatre coins du monde, se demandant où leur être aimé avait bien pu passer. Foutaise, se reprit-elle. Personne ne pense à moi, quelle serait ma vie si quelqu'un me recherchait vraiment.
Le monde tournait de plus belle autours d'elle. La cigarette dans les lèvres, elle ne savait plus si son étourdissement était du au tabac, à l'alcool ou tout simplement à ses préoccupations. Un nœud s'était formé dans son ventre. Un homme lui avait parlé quelques minutes auparavant, mais elle était trop préoccupé pour lui répondre ou bien même pour s'attarder sur sa personne, alors elle l'avait laissé lui parler, puis repartir. Soudain, elle vit cette silhouette s'approcher d'elle, elle le connaissait. Elle le savait et pourtant, l'alcool embrumait son cerveau, pendant quelques secondes, elle était incapable de se souvenir de quoique ce soit, sa vue se brouillait de temps en temps, peut-être des larmes ? Non, sinon elle les aurait senties couler le long de ses joues. Puis, il lui parla. Mademoiselle bouquin. C'était bien elle et après mure réflexion, elle comprit qui se trouvait à côté d'elle. Keir, Keir Wallace. Il était venu à sa librairie quelques mois auparavant, recherchant des livres. Il l'avait surprise, lui, avec son apparence rustre et pourtant, elle savait qu'il cachait quelque chose, elle l'avait ressenti dans son fort intérieur. Elle l'avait vu s'installer dans un coin, elle le voyait lire, le doigt collé à au papier de la page. Par curiosité, elle s'approcha de lui et l'entendit marmonner des choses inintelligibles, puis elle avait comprit son problème. Dès lors, il leur arrivait de se rencontrer. Elle lui apprenait à lire et il ne lui posait pas de question. L'avantage de leur entente, aucun n'était très doué pour communiquer, poser des questions. Pas qu'ils étaient égoïstes, trop centrés sur eux-mêmes pour s'intéresser aux autres, ils étaient juste inaptes à la communication. Et cela leur suffisait.
Elle l'observait du coin de l'oeil. Il était posé contre le comptoir, une main recouverte d'un bandage informe taché de sang. Elle regardait la chose avec attention. Le sang avait du couler sur le bandage, la tâche avait déjà prit une couleur foncée, bordeaux aux contours salis. Il avait du souffrir aussi, elle pouvait au fond ressentir sa peine et cela en devenait presque insupportable pour elle, l'alcool redoublant les effets. Elle changea alors la direction de son regard sur sa cigarette qui venait de s'éteindre. Elle saisit son briquet et alluma tant bien que mal son mégot. Il lui demanda si elle avait passé une mauvaise journée. Une mauvaise journée, qu'est-ce que pouvait bien être une bonne journée déjà, elle qui passait ses journées enfermée entre son appartement et sa librairie, à lire des livres, des textes sur sa condition, sa condition absurde expliquant qu'elle serait un phénix. Que des conneries pensait-elle, des bêtises, les phénix n'existent pas, ce n'est pas possible, ces choses là n'existent que dans les livres d'heroic-fantasy. Ou bien je suis folle.

▬ Hm. Et toi ? Ta main ? Elle a quoi ?

Elle le regardait du coin de l'oeil, elle peinait à articuler ses mots. Ou bien elle n'avait pas le courage d'ouvrir correctement la bouche. Alors elle l'observait, le regard vide.
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Raise your glass ▬ Keir Vide
MessageSujet: Re: Raise your glass ▬ Keir   Raise your glass ▬ Keir EmptyDim 26 Oct - 21:39




L'impression de parler à une page blanche, elle ne te quittait jamais lorsque tu étais aux côtés la libraire ténébreuse. Nombreuses étaient les fois où tu avais essayé d'engager une simple conversation avec la brune. Tu voulais - pour une fois - rompre le silence qui régnait en maître dans la bibliothèque, lorsqu'elle était à tes côtés pour t'épauler ton difficile souhait d'apprendre. D'être plus qu'un illettré sorti des bois. Un paumé qui ne peut se défendre qu'avec des poings stériles. Ils le sont. Inefficaces. Mais elle, elle ne répondait pas. D'où tu viens. Où es ta famille. Qu'est-ce que tu aimes. Les réponses, tu les attends encore, à ce jour. Tu sais, au fond de toi, qu'elle cache quelque chose. Un secret qui lui ronge les entrailles. Peut-être aussi lourd que le tiens. C'est pour cela que tu la laisses t'apprendre. Que tu la laisses s'approcher sans grogner. Tu as une sorte de devoir envers elle. Et tu ne sais même pas quoi. Tu es peut-être trop stupide pour t'en rendre compte. C'est ton instinct qui prend le dessus, comme à chaque fois. Dans le bar, c'est la même chose. Tu sens, tu le pressens, que son aura est plus sombre que d'ordinaire. Comme beaucoup de personne, elle te fascine. Tu es souvent admiratif des êtres humains. Tu ressens presqu'une touche de mélancolie qui émane d'elle. Le verre arrive sous tes yeux alors que tu essayes déjà d'engager un semblant de conversation avec elle. Tu t'y attends, à ce silence bercé par un bruit ambiant déchaîné. Une musique country plutôt discrète. Des personnes qui s’esclaffent à tue-tête. Tu l'observes rallumer une cigarette éteinte entre ses lèvres. Pulpeuses, tu t'attardes sur ces dernières, un regard que tu corriges immédiatement en te penchant sur ton verre, l'entourant de tes mains, tapotant le côté cristallin de ton index salis. Il est sale, ça c'est sûr. Rougis par un sang séché que tu as simplement oublié de nettoyer. Maintenant que tu y fais attention, ta main est dans un sale état, mon cher Keir. Ton bandage se fait la malle et il est visiblement usé jusqu'à la dernière fibre de cotons. Ce n'est pas bien important. Tu portes le verre à tes lèvres et laisses le liquide miracle chauffer ta gorge dans sa digne descente. Une grande gorgée d'un alcool fort, ça ne t'effraie pas. Tu as déjà infligé à ton organisme tout ce que tu pouvais lui infliger, alors les effets néfastes de cette boisson écossaise ne t'inquiètes pas réellement. Tu finis par t'asseoir sur la chaise haute du comptoir, le dos toujours courbé au possible. Le coude posé sur le marbre froid, le verre levé au niveau de ta bouche pour être sûr qu'il soit à porter d'une nouvelle envie, tu tournes à nouveau la tête vers la jeune femme.

▬ Hm. Et toi ? Ta main ? Elle a quoi ?

Une réponse tardive à une question peut-être trop hâtive pour deux êtres qui ne s'échangent le strict minimum d'informations depuis quelques mois. Ainsi, tu ne connais que son prénom. Son boulot. Et sa nature aussi mystérieuse que toi. Elle semble parfois absente, également. Tu fixes tes yeux céruléens sur elle, la dévisageant. Ton regard abîmé est intense, comme à ton habitude. Une morsure de lèvre plus tard, activant ta mâchoire avec une légère frénésie, tu oses un sourire. C'est que ça t'amuses de te voir en elle. C'est toi qui répond par une question, d'ordinaire. C'est toi qui fuis les conversations et les sentiments humains. C'est toi qui grogne en signe de réponses, la plupart du temps.

▬ Si mauvaise que ça, hein ?

Ta journée.
A l'évocation de ta main blessée et pour accompagner ta réponse, qui sera très argumentée, on se l'imagine, tu tends ta paluche devant toi, posant le verre de whisky. Dos de la main face à tes yeux, tu articules difficilement tes doigts, avec une petite pique de douleur qui te fait grincer les dents.

▬ C'est ma mauvaise journée à moi. C'est pas ma pire, crois-moi.

Tu remarques rapidement, d'un coup d’œil sur elle, qu'elle vacille légèrement. Puis tu retournes te noyer dans ton oublie-tout personnel. Tu aimerais bien lui dire que tu as l'impression de devenir fou. Que tu as l'impression que quelqu'un t'observait, quelques heures plus tôt. Mais cela fera d'elle une confidente, et tu n'as pas besoin d'une telle personne, n'est-ce pas ? Essayes de te convaincre, Keir. L'alcool dans tes veines va rapidement t'embrumer l'esprit et tu n'arriveras bientôt plus à penser ce qu'il te faut ou non. Sans la regarder, tu murmures dans une barbe mal rasée.

▬ Tu devrai t'asseoir.

Ou arrêter de boire.
Serait-ce des pointes d'inquiétudes que l'on distingue dans ta voix grave, Keir ? Tu te maudis toi-même pour être si stupide et naïf. Tu n'es pas son père. Encore moins son frère. Peut-être un vague visage. Peut-être un illettré qu'elle essaye d'aider. Mais le regard vide de la jeune femme te mets mal à l'aise, n'est-ce pas. Encore une page blanche que tu essayes de remplir. Tu essayes de la comprendre.


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